
Le lendemain, professeurs et lycéens ont eu un droit de réponse



Et en plus ce lecteur anonyme a ainsi contribué à faire vendre un journal que nombre d'entre nous n'aurait point acheté.
Mon droit de réponse de parent:
Enseignants, parents et surtout lycéens se sentent insultés par l’article paru dans le Petit journal du 19 décembre, injustement titré « « Détournement de mineurs » « Des enfants mineurs conditionnés à manifester » Ces enfants mineurs reçoivent comme tous les citoyens des informations (télévision, Presse, Internet) et sont capables de se forger une opinion par eux-mêmes. Ils n’ont pas besoin de leurs professeurs pour ça. Le seul tord des professeurs est de leur avoir appris à lire et à analyser des textes. On a tellement entendu dire que nos enfants ne savaient plus lire et écrire… Les manifestations lycéennes à Moissac ont été particulièrement pacifistes, la Dépêche du Midi, l’a par ailleurs soulignée. Ils n’ont pas eu peur de braver la pluie et le froid pour faire entendre leur mécontentement. Essayez d’imaginer un jeune lycéen d’aujourd’hui, l’inquiétude qu’il peut avoir pour ses études et son avenir. Les écoles privées offrant des formations après le bac se multiplient et sont réservées aux élèves dont les parents ont les moyens financiers pour assumer les frais de scolarité. Des emprunts étudiants condamnent les autres à vivre dans la misère avec une épée de Damoclès à l’issue de leurs études. Les IUT qui leur offraient une formation qualifiante et diplômante dans de bonnes conditions sont directement menacés par la loi LRU (Libertés et Responsabilités des Universités) Les crédits qui leur étaient particulièrement alloués vont être fondus avec ceux des universités qui sont quant à elles déjà insuffisamment dotées. Sans qualification et sans diplôme, ces jeunes qui ont manifesté cette semaine de décembre sont particulièrement conscients de ce qui les attend par la suite. Sans qualification ils savent qu’ils iront grossir les statistiques du chômage. Ils ont envie de réussir dans leur vie au moins aussi bien que celle de leurs parents. Qui est donc ce PH qui éructe ainsi après tous ceux qui font entendre leur inquiétude face à la remise en cause de l’égalité des chances pour tous qui régissait notre système éducatif jusqu’à présent? S’est-il renseigné sur les conditions de travail des enseignants d’aujourd’hui dont l’autorité est remise en cause par de tels propos ? A-t-il vu des professeurs dans les manifestations lycéenne ? Je n’ai certainement pas mis le même bulletin que lui dans les urnes lors des dernières élections, Mais ce n’est pas pour autant que je devrais me taire quand je vois que les fondements de notre république sont en danger. PH devrait peut-être relire la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Article 26
1. Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne
l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire est obligatoire. L'enseignement technique et professionnel doit être généralisé ; l'accès aux études supérieures doit
être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite. J’ai une fille lycéenne et je pense contrairement à lui (ou elle) « qu’elle est en âge d’assumer la responsabilité » de ses actes. D’ailleurs, si elle commettait des actes délictueux, elle serait jugée parfaitement responsable et apte à subir la même peine qu’un adulte responsable. N’a-t-on pas proposé de considérer qu’un enfant de 12 ans pouvait être passible d’une peine de prison ? Ce même DH n’a pas du trouver cela choquant. Je suis solidaire des enseignants de Moissac et trouve justifié leur dépôt de plainte pour propos diffamatoires. C’est le minimum qu’ils puissent faire. |
"pas besoin d'être devin pour comprendre que les jeunes générations sont une matière inflammable. D'abord parce que les enfants du populaire ne peuvent même plus rêver de prendre l'ascenseur social qui est en panne, mais aussi parce que ceux de la bourgeoisie ont la trouille de prendre à leur tour le descendeur social. "22,6 % des jeunes de 18 à 25 ans sont au chomage en France, 25 en Grèce. On les appelle "génération 600€" et "génération 700 €" en Espagne
"Demain, ici ou ailleurs, on les appellera "génération manche" non pas parce qu'ils sont nuls, mais parce qu'ils ont peur de finir à la rue, SDF, contraints de faire l'aumône"
Nicolas Domenach et Laurent Neumann ds Marianne